J'ai volé dans un avion de chasse

Il y a quelques jours, j'ai réalisé un vieux rêve : j'ai pratiqué un vol en avion de chasse. Un tel vol me paraît compliqué, voire impossible, à décrire avec justesse, et je dois dire que j'ai pas mal hésité avant de réaliser un article là-dessus. Et si je me suis enfin décidé, c'est en songeant que si je ne fais pas part d'une expérience de ce type sur ce blog, ce dernier n'a plus vraiment de raison d'être. Alors, c'est parti pour un compte-rendu où je vais essayer d'aller à l'essentiel, en me focalisant sur les sensations. Mercredi dernier, je suis donc allé à l'aéroclub pour y faire mon vol. Ce dernier ne se faisait évidemment pas sur un F-16, mais sur un Fouga Magister (l'ancien appareil de la Patrouille de France) : un avion modelé pour le vol acrobatique mais qui n'a en aucun cas l'apparence d'un avion de chasse, avec ses couleurs tapageuses. Je sais que le design d'un avion de combat compte pour certains, mais ce n'est pas quelque chose qui m'intéresse, en l'occurrence. A mes yeux, seules comptent les sensations de vol. Ce qui me fait venir au coeur du sujet. Une fois en l'air, je me suis immédiatement senti à l'aise. Le Fouga est bel et bien un avion de chasse et dégage une forte puissance : il conserve sa trajectoire en dépit des bourrasques de vent. Les impressions sont sans aucun rapport avec celles qu'on peut ressentir à bord d'un avion de loisir ! Si la première partie de vol s'est avérée tranquille, avec un vol à basse altitude, il a pris une toute autre tournure quand a commencé la phase de voltige ! Là, croyez-moi, on se prend en pleine face l'intensité de la chose dès la première figure : on se retrouve soudain aplati contre son siège en raison de la vitesse ! Et la pression corporelle est considérable. Dans certaines figures, on doit endurer 4,5 G et le poids se voit alors multiplié d'autant ! Au lieu de peser 70 kg, on en pèse alors 315 ! C'est tellement violent qu'on doit se contracter autant que possible si on veut éviter le voile noir (et pour le prix d'un tel vol, s'évanouir serait tout de même dommage !). Alors oui, j'ai bien conscience que, présenté de cette manière, ça s'apparente à une punition, mais je vous garantis que c'est une sensation extraordinaire, à nulle autre pareille. Le seul truc gênant, au final, reste de basculer sans cesse des G positifs aux négatifs. Ca, on peut dire que ça remue plus qu'on ne le souhaiterait. C'est bien pire que le mal de mer ! Et même si j'ai aimé l'expérience (évidemment !), j'ai aussi été heureux lorsque nous avons pris le chemin du retour. Quelques tonneaux de plus, et j'aurais repeint les parois du cockpit. D'ailleurs, à la descente de l'avion, j'étais blanc comme un cachet d'aspirine. Une expérience énormissime, mais à déconseiller aux âmes sensibles ! Si cela vous intéresse, vous retrouverez tout sur http://www.vol-avion-chasse.com/les-avions-de-chasse/vol-en-fouga-magister/